Contribution au débat public, lancé par « Communisme-et-politique »
La crise qui secoue le monde ne semble pas poser de problème quant à sa reconnaissance. Tout le monde en convient sous deux formes liées, que ce soit pour l’accepter comme mal nécessaire – le capitalisme ne s’est-il pas développé par là, n’a-t-il pas progressé au travers de crises successives et profondes ? – ou que ce soit pour l’adapter, le réformer sans cesse, mais sans jamais le dépasser par autre chose de supérieur.
Malgré son cortège de difficultés, de souffrances, d’inégalités croissantes, la crise s’incruste dans la réalité et l’idée que l’on va vivre avec elle longtemps semble une fatalité qui s’impose. Cette fatalité constitue le plus sûr allié du système capitaliste en crise structurelle durable et qui dure déjà depuis plus de 50 ans, mais aujourd’hui avec des conséquences et des formes nouvelles !
Il convient de manière urgente et politique – sous peine d’impuissance des mouvements sociaux et de transformation -, de la nommer, l’analyser, la critiquer et envisager concrètement son dépassement.
Je ne me contenterai que d’essayer de mettre en exergue la cause profonde de celle-ci trop peu présente dans les débats publics ou das les réseaux sociaux. Il s’agit de l’écart sans cesse croissant – même en période de crise sanitaire actuellement – entre d’une part, le financement des activités humaines et environnementales bien trop faible, et d’autre part, le financement des activités matérielles, (informatiques comprises) souvent de propriétés privées, bases des immenses profits captés par une minorité de personnes au détriment de tous les autres !
Ainsi , au cœur de la crise elle-même , ce qui la produit et la nourrit, c’est la faiblesse chronique des moyens consacrés à l’humain. On peut citer :
— la santé des individus, femmes et hommes, enfants, jeunes, les faiblesse des systèmes hospitaliers, du nombre d’accompagnants dans les EPAHD, dans l’enseignement, la formation qui devrait être présente tout au long de la vie,
— les rémunérations par trop insuffisantes du travail, alors que celui-ci devrait être plus court et plus partagé , mieux rémunéré, prenant alors le pas sur la rémunération du capital !
Aujourd’hui, face à la 3e vague de la pandémie qui pointe, que faire ?
Très modestement, car les forces qui s’y opposent sont puissantes, il conviendrait de faire l’inverse que ce qui s’est fait, et mettre en œuvre le mot d’ordre de sortie de crise du printemps dernier : « plus jamais comme avant » ; par exemple, en finir avec le diktat de « BigPharma ». En clair, les grands groupes pharmaceutiques, protègent leurs brevets au nom de la propriété intellectuelle, ce qui interdit la libre mise en vente des vaccins de par le monde, et pendant ce temps-là, des gens meurent à cause de cet interdit !
Ne plus faire comme avant, c’est financer par milliards les embauches nécessaires dans les hôpitaux et ré-ouvrir les lits fermés ces dix dernières années (un millier) ; c’est financer plus d’emplois dans les EPAHD pour mieux accompagner les résidents-tes, c’est promouvoir par le nombre et la rémunération les SAAD ( aides à domicile). C’est encore redonner sa première place aux financements du système scolaire, renforcer les moyens et le nombre de nos sapeurs-pompiers ainsi que pour tous les services publics, mieux distribués dans les territoires, etc. Ces financements des activités humaines prendront alors le pas sur le financement du Capital et c’est par là que la sortie de crise commencera à se frayer son chemin !
Pour en terminer, il ne suffit pas de dire que la crise, y compris dans ses dimensions environnementales, provient des conséquences des activités humaines, mais que c’est la crise du système actuel, le capitalisme, qui conduit les activités humaines aux crises sociales et environnementales ! Ainsi donc, clairement établie , la cause des crises peut être identifiée et combattue, dépassée par d’autres choix, d’autres politiques qui construisent un au-delà supérieur à l état existant, différent, dans un mouvement que nous appelons « communisme » !
Pour porter le contenu et le sens de ce mouvement dans le débat public, qui s’annonce en France avec la présidentielle et les législatives, s’il n’y a pas de candidat présenté par le PCF, qui le fera ? Et sans ce contenu et cette visée, qui donc sera en mesure de mobiliser les plus larges couches de la population y compris celles qui sont le plus éloignées de la politique et des élections, condition pourtant pour que la gauche l’emporte au second tour ?
C’est donc dire clairement que la candidature communiste à la présidentielle est nécessaire pour créer les conditions du rassemblement le plus large de la gauche et de l’écologie, éviter le scénario d’un duel Macron / le Pen, et ouvrir les chemins de la victoire des forces du changement !
Roland Jacquet, Lyon