Un thème occupe l’espace public depuis maintenant des années : le déclin et la crise de la politique. Faire en sorte que les citoyens soient écartés de la politique a longtemps été l’apanage des conservateurs et de la droite. Aujourd’hui tous les partis sont concernés. Les raisons en sont multiples. Les plus pernicieuses : que la politique ne pourrait rien face à la puissance de la finance, du déplacement des lieux de décision hors du champ de la politique telle qu’elle continue à se pratiquer. Qu’elle n’est que jeux politiciens. Une affaire de place et pas de classe.
Pourtant, et s’il s’agissait moins de désintérêt pour la chose publique que de sentiment d’impuissance, de fossé entre l’offre politique et le besoin de solutions, de réponse à l’attente de changements, aux incertitudes sur l’avenir. Et si ce rejet posait la demande pressante de re-donner à la politique son utilité ? C’est-à-dire sa capacité à changer l’ordre des choses. Changer radicalement. Parce que le mouvement du monde réel et la crise posent des questions inédites.
Rejeter la politique politicienne est une chose. Prendre concrètement, chacun et collectivement ses affaires en main en est une autre. Et pourtant…il n’est pas d’autre voie. Et puis tant d’expériences, d’initiatives, tracent et explorent des chemins.
Répéter que le « monde a changé » est une banalité. Mais encore ? Les réponses courtes ne marchent pas. Nous voulons confronter les analyses, les expériences, introduire de la complexité, pointer les contradictions, pour saisir les rapports de force en présence, pour travailler les voies efficaces des rassemblements face à la crise du capitalisme, aux politiques qui l’accompagnent et l’entretiennent. Mieux comprendre le mouvement réel pour mieux l’affronter et s’en saisir.