Contribution à la Conférence nationale du PCF
La seule certitude que nous pouvons avoir pour l’échéance de 2022, c’est qu’elle est imprévisible.
D’abord parce qu’aucune des présidentielles depuis au moins 1995 ne s’est déroulée comme prévu. Voir
2017 !
Surtout parce que la France est immergée dans une crise d’une profondeur sans équivalent. Ses
conséquences sociales sont déjà dévastatrices avec l’explosion de la pauvreté et des inégalités. Elles
s’annoncent violentes dans les mois qui viennent. Qui peut dire l’état de la France au printemps 2022 ? Avec
quelles conséquences politiques ?
On peut compter sur le pouvoir pour enfermer le débat et les consciences dans la répétition du 2° tour de
2017, Macron/Le Pen. A gauche l’appel au ralliement des candidats déjà en lice ne règle pas la question du
2° tour. L’addition des faiblesses ne fait pas une force, moins encore une majorité. Le raccourci du ralliement
autour du plus petit commun dénominateur conduit à une impasse. Il y manque la dynamique populaire,
condition de la défaite de Macron et de la mise hors- jeu de Marine Le Pen, et de substituts possibles à droite
ou ailleurs.
Dans la dernière période, les mouvements sociaux n’ont pas manqué: pour l’hôpital public, contre les
réformes des retraites et la loi travail, les Gilets jaunes, les mobilisations féministes, contre le réchauffement
climatique, contre les menaces sur les libertés. L’obstination brutale du pouvoir n’a fait qu’accroitre les
colères. Mais le mécontentement et les colères dépassent ce qui est visible dans la rue. La crise du covid-19 a
exacerbé toutes les questions – et pas seulement en France -, y compris celle des financements, de la mise en
cause des logiques capitalistes. C’est sur cette accumulation d’expériences humaines et l’intelligence
collective que peut se bâtir le socle d’un programme ancré dans la vie et sous contrôle des citoyennes et des
citoyens.
Dans ce moment absolument inédit, c’est une des crédibilités de la candidature communiste que de travailler
à la remobilisation des couches populaires, avec les forces vives du pays.
La décision d’une candidature communiste n’est jamais banale. Ce n’est pas une question d’affirmation
identitaire du Pcf. C’est une question politique. Il ne s’agit rien moins que de peser dans la campagne pour
politiser les colères. Pour s’attaquer au sentiment d’impuissance et redonner confiance en soi et dans la
solidarité. Ce qu’incarne Fabien Roussel dans ses interventions.
Montreuil, le 24 février 2021
Daniel Cirera
Section de Montreuil – Seine-Saint Denis