Le confinement a rappelé l’ampleur des inégalités, les a aggravées. Singulièrement en matière d’emploi, de logement, de santé, d’éducation, de transports. Il a dévoilé les inégalités territoriales, montré les failles de notre système démocratique présidentiel. Il a conduit à la remise en cause du système économique,
Toutes les forces politiques travaillent à faire gagner leur conception du changement nécessaire. Il peut être autoritaire, plus inégalitaire encore, plus imperméable à l’autre. Les voix fascistes de repli et rejet elles aussi se font entendre. À l’opposé de telles conceptions nous sommes nombreux à considérer que les changements indispensables sont indissociables d’un projet qui a comme moteur l’émancipation humaine.
La mise en place de politiques sociales d’urgence et permanentes relève d’une responsabilité publique et nationale. Cette gestion nécessaire des inégalités ne doit pas faire oublier de les dénoncer, les refuser.
Le confinement a révélé :
– les « premiers de corvées » -nom né dans ce contexte face à l’arrogance des « premiers de cordées » auto désignés – ce sont eux les indispensables à la vie du pays. Les applaudissements ont été en premier lieu destinés aux soignant-e-s, puis aux éboueurs, puis aux enseignant-e-s, aux chauffeurs de bus et de train, aux aides à domiciles, aux femmes de ménages, aux caissières, aux bouchers, boulangers. Le masculin et féminin employés montrant deux autres réalités : la place des femmes dans les premier-e-s de corvées, la place des migrants, des Français venus d’ailleurs dans les tâches les plus dures. Et dans tous les cas des feuilles de paies révélées scandaleusement basses.
– les inégalités en matière de logement. C’est une bombe à retardement. D’ores et déjà des architectes « planchent » sur le balcon, la terrasse, l’espace vert obligatoire. Le confinement a montré que la vie n’est décidément pas la même dans une maison avec jardin, dans un logement avec balcon que dans un logement sans, dans une cité rénovée que dans un vieil appartement privé non adapté. Le confinement a montré le surpeuplement de logements, la ghettoïsation du logement social. Et même si la misère sociale existe partout ce n’est pas pareil de vivre à la campagne qu’en ville.
– les inégalités scolaires : avec le confinement le droit à l’éducation a été bafoué. L’enseignement à distance était la seule solution mais épuisante pour les enseignant-e-s, épuisante pour les enfants, épuisante pour les parents, la fracture numérique a accentué les inégalités. Problème de réseaux pour les un-e-s, problèmes d’exclusion par manque d’outil pour les autres ce qui a signifié exclusion. Exclusion pour les plus démuni-e-s, les plus en difficulté.
Il y a bien eu effet cumulatif. Face à cela, il y a eu de formidables énergies déployées, des nouvelles solidarités créées. Un formidable atout.
Les grandes associations dont c’est la vocation (Secours populaire, Secours catholique, Emmaüs, Restos du cœur.) ont été débordées. Se sont ajoutées d’autres solidarités : celles entre voisin-e-s, celle d’associations de quartiers, celles de commerçants de proximité aussi. Elles ont pris la place de l’État défaillant. Des milliers de couturières bénévoles ont cousu des masques. Il y eut le plus souvent le soutien et l’aide des collectivités locales et territoriales elles aussi au front pour venir en aide aux populations.
De ce formidable mouvement solidaire que restera-t-il? Comment peut-il ouvrir la voie au changement, éviter qu’il se confine, qu’il devienne seulement charitable, un bon souvenir ?
Le chantier d’interventions sur les inégalités est immense. Indissociablement il touche à ce qui fait une vie. L’immédiat et l’horizon, le soi et les autres, la peine et l’espoir. Il s’agit de s’en saisir concrètement pour agir, en faire une force. Les communistes sont parmi les concerné-e-s. Ils et elles les vivent.
Fabienne Pourre
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