Élections partielles du 28 janvier – Rejet de Macron et des populismes sans perspectives, sur fond d’abstention massive

Le 1er tour des élections législatives partielles de ce dimanche 28 janvier 2018 appelle à prendre la pleine mesure de ce que viennent d’exprimer les électrices et les électeurs, pour ce que ces votes portent d’attentes et de réelles espérances pour l’avenir. De véritables et grandes espérances, à condition précisément de bien comprendre ce qui vient de se passer, en évacuant toute analyse centrée sur soi-même. En entendant ce qu’ont dit celles et ceux qui ont voté, comme celles et ceux qui n’y sont pas allé.

Le premier élément frappant et caractéristique de ces partielles, que la presse, comme l’Élysée, LR et d’autres, occupés avant tout à valoriser leurs médiocres scores en soulignant et surlignant la déroute du PS, ont délibérément omis, dans un silence assourdissant et complice, c’est le niveau de l’abstention. 20 % d’électeurs dans le Val d’Oise et 30 % à Belfort. Du jamais vu.

Ignorer volontairement cette abstention – historique -, c’est empêcher d’éclairer l’opinion publique sur le rejet de la politique de Macron, au moment où tous les discours vantent sa “réussite”. C’est la deuxième remarque.

Troisième réflexion sur ce moment. En ne prenant pas le chemin de l’isoloir, les françaises et les Français ont exprimé le refus des populismes et des extrêmes pour représenter le visage d’une nouvelle politique sociale et économique répondant à leurs attentes et aspirations.

C’est dans ce sens que se trouvent dans cette abstention les raisons d’une grande espérance de reconquête, idéologique et politique. Il faut être aveugle pour ne pas voir une exigence populaire de rassemblement des forces de gauche et de progrès autour d’un projet commun réellement alternatif, tant dans cette abstention que dans le recul de la France Insoumise en dépit du soutien du PC et de l’effondrement du PS, en attente de sa reconstruction. Il n’y a dans le recul brutal qui frappe la gauche, particulièrement le PS, aucun motif de satisfaction à tirer. Il laisse le peuple de gauche à la maison, et ne redonne au PC aucun soupçon d’un début de commencement de reconquête électorale. Bien au contraire même.

Que dire de ce gâchis politique, où les candidats du Président de la République ont subi un recul électoral d’environ 6 % attestant du mécontentement populaire grandissant face aux choix de Macron. Les pendules sont remises à l’heure sur la réalité du “soutien” à sa politique. La grande illusion de la présidentielle s’est heurtée à la triste réalité des choix opérés en faveur de la finance et des puissants.

Enfin, alors que les LR sont déchirés, divisés, ils recueillent pour autant une meilleure mobilisation de leur électorat (même s’ils reculent en voix) y compris au détriment du FN, faisant croire qu’ils seraient la seule opposition à Macron et l’alternative de demain.

En faisant le choix, et l’effort, de comprendre les raisons de cette démobilisation massive des électrices et électeurs, il faut plus que jamais sortir des petits calculs politiciens et des petites phrases qui ne produisent ni perspective politique concrète et tenable, ni stratégie unitaire et électorale pour un pacte majoritaire de gestion transformatrice de notre pays.

Roger TIRLICIEN

Membre du Conseil Départemental de Moselle du PC

Ancien membre du Conseil National du PC

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