Pour rester à l’essentiel, nous sommes dans une période inédite d’affrontement ou le capital, avec le MEDEF, cherche les meilleures réponses à sa propre crise systémique, avec l’aide des pouvoirs politiques en place, en France et en Europe, sur le dos du monde du travail et de la création. Dans cette quête, il accélère la remise en cause de tout ce qui structure les rapports sociaux, au profit du capital : pacte de responsabilité, assèchement des dotations aux collectivités locales notamment, allongement de la durée du temps de travail, sur la semaine et toute la vie, précarisation et flexibilité du travail…
Il tente d’utiliser la division des forces de progrès de gauche, écologistes et syndicales. Il veut porter un coup durable en s’attaquant à ce qui structure les relations entre le monde du travail et du patronat au profit de celui-ci avec la casse du code du travail.
Mais cela ne se déroule pas comme prévu. L’irruption de la jeunesse, à côté du mouvement social, après une succession de colère qui s’exprime depuis quelques semaines (agriculteurs, cheminots, etc..) en est le témoin. Une contestation de gauche monte du pays jusque dans les rangs de la direction du parti socialiste contre cette loi régressive.
C’est durant cette période qu’avec l’offre politique à gauche du PCF et l’aspiration à des « primaires « , le débat à gauche reprend de la vigueur pour l’immédiat et 2017…
Cette initiative communiste à gauche peut – si elle est portée avec ambition et détermination à un plus haut niveau – constituer une véritable offre politique nouvelle à tous les progressistes, à toute la gauche pour déjouer le piège ou le scénario écrit droite/FN 2017.
Élaborer une plate-forme populaire sur 4 grands axes à débattre (Europe, argent, démocratie, vie quotidienne) avec tous et leur apport… Et de manière populaire, pour un véritable contrat de majorité de gauche jusqu’aux législatives. Démarche qui peut ouvrir l’espace, pour la mise en place d’une primaire avec plusieurs candidatures, dont une communiste, qui déboucherait sur une candidature commune pour laisser une chance à la gauche d’être présente au second tour sur un contenu de gauche.
Voila la seule chose neuve à gauche en France, pour aller vers un front populaire progressiste et citoyen moteur de la transformation durable de la société sur le chemin d’un mode de développement économique, social et solidaire, économe en énergie.
Cette offre politique plus ambitieuse peut être le chemin pour précisément commencer à sortir de la logique de « l’homme providentiel », de là présidentialisation mortifère de cette élection inhérente à la 5ᵉ république.
C’est aussi la condition pour aller vers une majorité de gauche à l’assemblée nationale dont de nombreux députés communistes.
Aujourd’hui il s’agit, à la fois, de confronter à gauche pour construire du commun à vocation majoritaire, pour ouvrir une nouvelle espérance progressiste qui fait tant défaut dans l’immédiat et d’éviter des décennies de droite extrémisée sous la pression de son extrême, le FN (supprimer les services et la fonction publique, tripler la réduction des dépenses publiques, institutionnaliser la précarité, allonger toujours plus le temps de travail jusqu’à retarder toujours plus la retraite. Alors que le chômage croît ! Sans parler des menaces sur les libertés et la paix…
Oui, pour toutes ces raisons cette offre politique du PCF doit être portée à un haut niveau, avec beaucoup plus d’éclat aussi, pour faire face aux dérives actuelles de la société avec la progression des populismes, de l’extrême droite, jusque dans toute l’Europe, des tensions générées par les conflits, les guerres des pays riches sur des pays sous développés :(Irak, Libye, Syrie, Palestine…) Exacerbées par le terrorisme de Daech qui inocule la planète, avec une Europe au bord du clash…
Cette offre politique est salutaire pour la démocratie, elle correspond à l’aspiration à faire de la politique autrement, utilement.
C’est une porte ouverte pour un nouvel avenir qu’il faut ouvrir en grand !
C’est aussi le moyen de donner de la force, un signal, de la perspective, de l’espoir, du dynamisme, de l’élan… à tous les mouvements sociaux, sociétaux et citoyens qui s’organisent de nouveau sous la forme du commun, avec à l’appui l’ère du numérique, à tout ce qui, comme en ce moment, émerge, se crée, s’organise, se déploie… C’est ce que l’on pourrait qualifier de communisme du 21ᵉ siècle.
Michel Céruti